Les origines, Gichin Funakoshi
Le maître Gichin GUNAKOSHI (1868 – 1957) est considéré comme « le père du Karaté ».
Né dans l’ile d’Okinawa, le berceau du karaté, il commence à pratiquer secrètement, dès son plus jeune âge, l’art de combat d’Okinawa, l’Okinawa-té, dit aussi To-De (la main de Chine). Il fut désigné par ses maîtres AZATO et ITOSU pour faire une démonstration de son art en 1922 à Tokyo, à la demande du gouvernement japonais. Ce fut le début de la diffusion du karaté au Japon, puis dans le monde entier après la seconde guerre mondiale. Maître FUNAKOSHI mettait en avant les aspects éthiques, éducatifs et spirituels du karaté, exprimé par le suffixe do (la voie), qu’il rajouta au mot karaté : karaté-do. Il était opposé à la pratique de la compétition, et certains de ses disciples attendirent son décès, le 26 avril 1957, pour organiser quelques mois plus tard le premier championnat de karaté à Tokyo.
Il fut le premier à transcrire et diffuser, dès 1923, les 20 préceptes directeurs du karaté-do, qui n’étaient transmis qu’oralement avant cette date aux adeptes du karaté. Il écrivit plusieurs ouvrages sur le karaté et son portrait orne tous les dojos.
1- «Rei au commencement, Rei à la fin»
2- «Il n’y a pas de première attaque en Karaté»
3- «Karaté est honneur et complément de justice»
4- «D’abord se connaître soi-même pour connaître les autres»
5- «La technique intérieure mentale est plus importante que la technique physique»
6- «Il est nécessaire de garder l’esprit détaché»
7- «L’infortune provient de la négligence»
8- «Karatétiser toute chose»
9- «Karaté toute la vie»
10- «Tout problème Karaté peut être résolu au travers des exemples de la Nature»
11- «Le Karaté est semblable à l’eau bouillante qui cesse de bouillir puis se refroidit si l’on n’entretient pas le feu»
12- «Ne jamais chercher à gagner et ne jamais accepter de perdre»
13- «Adapter son attitude en fonction de celle de l’ennemi»
14- «Le secret du combat est manœuvre entre le vrai et le faux»
15- «Penser que bras et jambes sont des armes blanches»
16- «Dès que nous franchissons le seuil de la porte, des millions d’ennemis nous guettent»
17- «Pour les débutants, prendre la garde. Plus tard tout doit partir de la posture naturelle»
18- «Le Kata doit être pratiqué correctement mais le combat martial est autre chose»
19- «Ne pas oublier de varier rythmes et techniques, tension-relachement, vite-lent, haut-bas»
20- «Toujours chercher à inventer»
Notre pratique : Le Shotokai
Maître Shigeru EGAMI
Né en 1912, Shigeru Egami est entré à l’université de Waseda en 1932. Là il découvrit le Karate Do avec Gichin Funakoshi dont il devint un des principaux disciples. En 1935, les élèves du Maître Funakoshi créèrent une association destinée à aider matériellement leur professeur ; Elle prit le nom de Shotokai (Kai = association). Après la guerre, Egami devint le premier assistant de Funakoshi. Un an après sa mort, en 1958, l’association shotokai fut remaniée. Maître Hironishi en devint le président. Maître Egami le chef instructeur, le tout avec l’autorisation de la famille Funakoshi.
De 1958 à 1961, Maître Egami effectua d’importantes recherches pour sa pratique. Se considérant comme le dépositaire du Karaté Do de Gichin Funakoshi, il essaya d’approfondir l’enseignement de son Maître. De plus, il pensait que l’évolution du Shotokan prônée par la J.K.A s’éloignait énormément de l’enseignement de Maître Funakoshi. Par exemple, le oi-tsuki de Funakoshi était exécuté en décontraction. Beaucoup de ses élèves ont cru que c’était à cause de son âge déjà avancé. En fait la détente est primordiale. Maître Egami n’a jamais accepté la compétition qu’il considérait en contradiction avec l’esprit du Karaté Do et qui d’après lui a fait évoluer sa pratique vers un travail en force et en crispation. « Si le corps est limité, l’esprit, lui, peut aller plus loin ». Cette phrase à elle seule résume la pensée de Maître Egami qui dans sa pratique a introduit des positions très basses où la décontraction doit être totale et où il faut rester naturel afin d’arriver à une amplification de la technique. Car, plus il y a contraction, plus l’amplitude du mouvement diminue. Les formes de katas (les schémas sont les mêmes qu’en Shotokan) sont poussées à l’extrême et enchaînées de façon très fluide, sans interruption. Dans le ippon-kumite, Maître Egami imposa de ne jamais reculer, insistant énormément sur le sen-no-sen (anticipation de l’attaque adverse). Ceci est résumé par la notion « d’irimi », littéralement « entrer ». Respectant la pensée de Gichin Funakoshi pour qui le karaté n’était pas un jeu, Maître Egami refusa jusqu’à sa mort, en 1981, l’idée même de compétition sportive. Son idée fondamentale (tout comme en aïkido) étant que le kumite (conventionnel ou libre) est une recherche d’harmonie entre deux partenaires et non une recherche égoïste, du désir de vaincre un adversaire.
Notre école : YAMA RYU BUDO
YAMA RYU BUDO
Les arts martiaux de l’école de la montagne
Ecole d’arts martiaux créée en octobre 1998, s’inspirant :
-Du Karaté do Shotokaï EGAMI-RYU du maitre Shigeru EGAMI
-De l’Enseignement Traditionnel (démystification martiale) du Me Henry Plée, Hanshi, 10eme dan,pionner du Karaté Européen.
Depuis Janvier 2010, Me Henry Plée a commencé à révéler 150 à 180 principes Okuden qu’il avait transmis lors de ses séminaires mais qu’il ne faillait pas révéler. Cette décision facilite l’enseignement du Yama-Ryu dont la pratique restait discrète sinon « secrète » (okuden=secret).
Les principes
Parmi ces principes Okuden, le Yama-ryu enseigne prioritairement, dans une recherche d’efficacité martiale, les concepts suivants :
-Ki-hon en avançant et en reculant
-Tirer et tourner au maximum le poing en hikité
-Placer le bassin correctement
-Supprimer les appels (pied avant, crispations, etc)
-Tirer la jambe arrière pour avancer
-Tirer la jambe avant pour reculer
-Utiliser la colonne vertébrale
-Karaté Yin, Karaté Yang
-Vision périphérique
-2 en 1 = action double en un seul temps
-3 en 1 = action triple en un seul temps
-Les 9 oie-tsukis
-Les 9 Gyaku-Tsukis
-Les 9 Hikites
-Les vitalités animales (tigre, léopard/panthère, ours, serpent, mangouste, écureuil)
-Iai-Karaté
-Ten no kata = attaques en iai-karaté, en appliquant les principes ci-dessus
L’enseignement du Yama-ryu est dispensé en 3 niveaux :
-Exotérique (externe) du 9eme au 2eme ou 1er kyu
-Mésoterique (externe/interne) du 1er kyu au 2eme ou 3eme dan
-Esotérique (interne) du 3eme ou 4eme dan à 5eme dan
Le Yama Ryu Budo est également un Yama Ryu Bujutsu, dans la mesure ou l’on étudie la défense face àa 2, 3 attaquants ou plus, dans une optique de réalisme martial. Le Budo, excellente méthode technique et éducative, privilégie le kumité ou randori avec un seul partenaire (Aïkido, Karaté do, Kendo, Judo, etc)
Les armes
-BUKI WAZA = technique d’armes classique
-BUJUTSU = Bokken, Jo, Tambo, Tanto
-KOBUJUTSU Okinawa= Tonfa, Nunchaku
Pour faire face à mains nues à ces armes, il faut en connaître le maniement. Il y a souvent 2 ou 3 attaquants avec des armes différentes. Chaque arme se pratique sous forme de 2 katas basés souvent sur les Taikyoku.
Armes non conventionnelles
Pour développer le sens de l’adaptation et les capacités de survie, dans une recherche réaliste :
-batte de base-ball, chaine, massue, bouteille, crochet, faucille, etc.
Il peut y avoir 2, 3 ou 4 attaquants avec des armes différentes. Le UKE porte des protections pour sa sécurité. Ces recherches (kenkyu) se font dans un contexte de concentration mentale prononcée indispensable pour progresser.
Pour affronter plusieurs attaquants armés ou non, outre un enchainement de déplacement/esquives, le pratiquant, en plus des atemis, applique projections, clés et impacts aux points vitaux.
Pour les Randoris, les armes sont en mousse ou en plastique pour la sécurité des pratiquants.
Katas
YAMA RYU pratique prioritairement les 19 katas présentés dans « Karaté Do Kyohan » :
-3 Taikyoku, 5 Heian, 3 Tekki, Bassai dai, Kanku dai, Empi-Gangaku, Jutte, Hangetsu, Jion, Ten no kata
A propos des katas, Me EGAMI écrit (« l’essence du karaté do » pages 101) :
« …toutefois, si vous en avez le temps, je vous conseille d’en pratiquer d’autres »
Il s’agit de :
-Nijushiho, Meikyo, Unsu, Sochin, Sanchin, Gojushi-ho (dai et sho), Bassai sho, Kanku sho, Wankan, Chintei, etc
Autres katas pratiques en Yama Ryu : Heian dai, Tekki dai
-Yama Ryu no Taikyoku = 5 à mains nues, 10 avec armes
-Katas energetico-respiratoires = Tenshi goso, Sanchin, Takishugyo no kata
Grades
Le Yama Ryu décerne les grades Kyus du 9eme au 1er, et ne décerne pas le dan comme le voudrait la Tradition, en raison de la “loi scélérate” en rigueur en France au sujet des dans.
Suite à leur adhésion à la FIAMT, les pratiquants du Yama-Ryu qui le souhaitent pourront se présenter du 1er au 5eme dan FIAMT
Toutefois le Yama-Ryu Budo accorde une plus grande considération au système des menkyos, comme ceux décernés a l’issue des ses séminaires par Me Plée, ou les menkyos décernés par Me Schneider (AKSER).
Quelqu’un qui passe un dan et cesse de pratiquer régresse, alors que les qualités martiales attribuées à un menkyo-sha sont irréversibles.
Menkyo Yama-Ryu | Tokui OBI | Menkyo AKSER | Correspondance Dans |
SHOGO | GAKUSHI | 2ème Kyu, 1er Kyu, 1er Dan | |
TASHI | JUNSHI | 2ème, 3ème Dan | |
RENSHI | RENSHI | 4ème, 5ème, 6ème Dan | |
KYOSHI | KYOSHI | 7ème, 8ème Dan | |
HANSHI | HANSHI | 9ème, 10ème Dan |
Dan=grade, évaluation du niveau technique (exotérisme)
Menkyo=distinction martiale, évaluation d’une progression interne (ésotérisme)
A titre référentiel, menkyos décernés par :
Me Plée : Renshi, Kyoshi, Hanshi
Nippon Butokukai : Doshi, Renshi, Kyoshi, Tatsushi, Hanshi
AKSER Me Schneider : Gakushi, Junshi, Renshi, Kyoshi, Hanshi
AIKI-JUTSU : SELF DEFENSE JAPONAISE
AI=UNION / KI=ENERGIE / JUTSU=ART, TECHNIQUE
ART DE L’UNION DES ENERGIES
L’aïkijutsu est une méthode de combat élaborée durant des siècles par les samouraïs, avant d’être codifiée au XVIè siècle.
Cet art martial fut créé pour faire face à un ou plusieurs adversaires armés de sabres ou de lances. D’où l’importance donnée aux déplacements et esquives.
De nos jours l’aïkijutsu est pratiqué de façon quasi confidentielle, si l’on s’en tient aux effectifs des pratiquants comparativement à ceux du judo ou du karaté. Depuis quelques années toutefois, on note un regain d’intérêt pour l’aïkijutsu ( nommé aussi Yawara, Goshindo, Taïjutsu, etc. )
Techniquement, l’aïkijutsu s’appuie sur des combinaisons d’actions complémentaires ( esquives, atémis, clés, projections, immobilisations ) pour se défendre face à un ou plusieurs attaquants.
Une des caractéristiques de cette méthode de self-défense est l’usage de la fluidité, obtenue par la détente musculaire pendant l’action et par un esprit calme et concentré. L’usage de la force musculaire excessive dans l’action entraîne essoufflement, rigidité et lenteur gestuelle, et rend très improbable le possibilité de faire face, survivre en affrontant plusieurs adversaires.
La pratique de l’aïkijutsu comprend l’étude des armes traditionnelles ( sabre de bois, bâtons longs et court, poignard, fléau ou nunchaku, etc. ) Cette pratique développe coordination, précision, contrôle gestuel et sens de la distance. L’utilisation de bâtons en mousse et de poignards en caoutchouc offre un support pédagogique qui permet au pratiquant de progresser en toute sécurité.
Les katas, combats codifiés avec armes ou à mains nues, constituent la trame traditionnelle de l’aïkijutsu et sont retenus comme critères techniques lors des passages de grades.
Comme pour le judo ou le jujitsu, un sol équipé de tapis de lutte ou de judo ( tatami ) est nécessaire pour la pratique des projections.
Comme tous les sports ou arts martiaux, l’aïkijutsu apporte au pratiquant une bonne connaissance de ses capacitéscorporelles. Il développe la disponibilité qui permet de s’harmoniser à l’environnement social, professionnel ou privé.